J'AI FAIT UN RÊVE.
05/07/2022En 2016, avec Hélène et Thomas, on a lancé Hop. A l’époque, je quittais mon travail à la Métropole de Grenoble avec un problème en tête qui m’empêchait de dormir. A dire vrai des post-its commençaient à s’empiler sur ma table de nuit. Il fallait agir.
les ¾ des ressources utilisées aujourd’hui sur les chantiers parcourent des milliers de kilomètres depuis leur lieu de production.
Jeune et fou, je rêvais de cohérence.
Là où il y a du bois, que je vois sa forêt. Là où il y a de l’acier, que je vois le minerai de fer. Là où il y a du tissu, que je vois la fleur de lin. Là où il y a de la pierre, que je vois sa carrière. etc.
Ce genre de cohérence.
Je rêvais qu’on avance ensemble devant l’ampleur du défi.
- Que l’Union Nationale des Entrepreneurs du Paysage (UNEP) mette à disposition, en région, une plateforme d’approvisionnement locale pour ses adhérents.
- Que la Fédération Française du Paysage (FFP) clame haut et fort qu’il est de la responsabilité de chaque paysagiste-concepteur de s’engager à relocaliser les savoir-faire en réalisant des projets à partir des ressources des territoires.
- Que les Conseils d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement (CAUE) et les Parcs Naturels Régionaux (PNR) recensent dans chaque département les ressources produites localement et sensibilisent les élus, techniciens et concepteurs à la nécessité d’y recourir dans leurs projets.
- Que les écoles – la mienne en premier lieu (ACO) - agitent nos consciences. Que les professeurs nous enseignent l’histoire industrielle des territoires, leurs atouts et les causes de leur déclin. Qu’ils nous enseignent pourquoi les ¾ des ressources des chantiers parcourent ces milliers de kilomètres. Que les travaux pratiques et les thèmes des stages s’attachent à explorer les pistes d’action théoriques et pratiques pour passer à l’action dès le diplôme reçu.
Alors on s’est lancés.
Pour faire bouger les lignes collectivement et que ces ressources – bois, acier, béton, végétaux, textile, pierre, etc. – indispensables à l’aménagement des villes et campagnes, soient produites à côté de chez nous. Pour la planète, pour préserver les savoir-faire, pour faire vivre l’économie locale.
C’était il y a 6 ans. Les rêves, il paraît qu’ils doivent être grands, pour ne pas risquer de les perdre de vue. J’ai tendance à penser que les taire, c’est mauvais pour sa santé. Alors ces quelques lignes sont d’abord pour me faire du bien.
Ensuite, peut-être, pour rêver ensemble ?
#cohérence #collectif #aménagement #paysage #architecture