« QUALITE PAYSAGERE » - ET S'IL Y AVAIT COCHENILLE SOUS BRACTEE ?

Un concept flou omniprésent chez les acteurs de l’aménagement des territoires

Elus, habitants, agents des collectivités, professionnels, concepteurs : chacun s’approprie aujourd’hui l’expression. Oui, nous sommes tous légitimes pour évoquer le paysage. Et pour cause – le paysage – « partie de territoire tel que perçue par les populations » est à la portée de tous.

Mais en quoi le concept de « qualité paysagère » sert-il le processus d’aménagement spatial ?

La tentation de l’esthétisme ou la fausse bonne idée

Qu’est-ce que la « qualité paysagère » ? Bien souvent, elle est associée à un espace esthétique, joli, agréable. Admettons un instant cette définition, intégrons-la au processus.

Aborder la conception de l’espace par son esthétisme montre ses limites dès lors qu’on attaque la phase opérationnelle. Si la notion de « qualité paysagère » doit guider demain l’aménagement des territoires, il est donc essentiel de la définir précisément afin que chaque acteur puisse se reconnaître dans le processus du projet.

Notre connaissance du monde a changé : notre perception de l’espace doit suivre

L’apport des sciences dans la connaissance du globe et notre dépendance aux ressources naturelles ne cesse de croître. Aussi notre perception de l’espace, qu’il se transforme ou non physiquement, évolue. Indiscutablement, l’aménagement des villes s’inscrit aujourd’hui dans un « développement durable », un développement qui réponde aux besoins du présent sans compromettre les capacités des générations futures à répondre aux leurs.

C’est peut être en ce sens qu’il faut chercher un socle commun pour caractériser une « qualité paysagère ». Définie et partagée, les politiques publiques qui en découlent pourraient alors faire sens à l’échelle opérationnelle.

Définir le concept : 10 entrées pour définir une qualité paysagère opérationnelle

Le souci de l’esthétisme délaissé ?

Je tiens le pari : et si d’une « qualité paysagère » définie et partagée naissait un espace esthétique ?

Alors plus de souci à se faire…

A lire : Guide de conception écologique d’un espace public paysager réalisé par Plante&Cité (2014)

C’est (bien) dit : Le paysage est un outil de développement local à condition qu’il soit ouvert et ne reste pas à sa seule dimension esthétique. Il doit permettre aux acteurs des politiques d’y reconnaître leurs marques, leurs pratiques et leurs objectifs, de manière à pouvoir négocier le changement à travers leurs projets individuels et collectifs. Yves Luginbühl, 2004